Bonjour je m’appelle Hugo du club presse ado Perpignan, merci de nous recevoir pour cette interview, pouvez-vous vous présenter ?
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Je suis Patrick Chabanis, je suis l’un des membres responsables de l’équipe de formation pilote d’Aéropyrénées Perpignan, je fais aussi de de l’instruction. Avant d’arriver à Aéropyrénées, j’étais dans l’aéronavale pendant 31 ans, dont 15 ans aux essais en vol, ce qui m’a permis de voler sur différents types de machines, et j’ai 13.000 heures de vol.
Quelles sont les différences entre pilote de ligne et pilote de chasse ? La même formation ?
Non pas du tout, pour être pilotes de chasse il faut intégrer l’armée, soit l’armée de l’air soit l’aéronavale. Quand on intègre l’une de ses 2 armes, il y a une sélection qui est très difficile, avec des critères médicaux draconiens, des tests psychotechniques et des entretiens.
Un pilote de ligne va intégrer une école la formation est complétement différente. Pour être pilote il faut avoir une forte motivation, les postulants peuvent intégrer une école avec un niveau bac ; auparavant on demandait une prépa, aujourd’hui l’organisation internationale a déterminé que pour être pilote on pouvait y prétendre dés le bac. Il y a quand même un critère majeur, la visite médicale, durant laquelle on passe plein de tests. Pour être apte, il faut avoir une aptitude classe 1, qui est faite dans un centre d’expertise médical pour le personnel naviguant. Les candidats peuvent alors intégrer l’école.
A partir de là, ils auront une partie théorique, sur 9/10 mois, avec des cours du matin au soir, 14 modules à valider, avec un examen à l’école et un examen à la DGSC. Après avoir réussi cette partie théorique qui est assez difficile et dense, il y a la partie pratique. On va commencer à les faire voler, et après un certain nombre de vol, les candidats présentent le CPL (licence de pilote commercial). Cela permet de voler avec transport de passager.
Il y a ensuite l’IR, ou le candidat va apprendre à voler qu’avec ses instruments dans le cockpit avec un vol altéré (neige, pluie, brouillard) en s’aidant uniquement des instruments. De nombreuses heures en simulateur, et en vol sans visibilité. A l’issue de cette formation, encore un examen (le troisième) auprès de la DGSC.
A partir de là ils vont pouvoir voler sur une machine à deux moteurs. Formation, apprentissage des pannes moteurs. Puis encore une autre phase, la MCC, où on apprend aux candidats à voler en équipage. En avion de ligne on travaille de 2 à 3, l’application des procédures, la communication, ça s’apprend.
Donc après avoir obtenu le CPL, l’IR, la MCC, et la TPL théorique, ils peuvent postuler en compagnie. Cela ne veut pas dire que ces jeunes pilotes pourront piloter de gros avions, d’abord des Boeing 737 ou Airbus A320.
Ils vont d’abord faire une QT, une qualification de type, par rapport à la machine avec laquelle ils vont voler, environ sur 1 mois. Apprentissage de tous les circuits de l’avion... etc.
Vient ensuite une adaptation en ligne, il ne sera ni en place droite ou gauche mais dans le cockpit en observation. Il pourra ensuite passer en place droite, à savoir co-pilote. Le commandant de bord pourra déléguer certaines manœuvres. Après environ 2000 heures de vol, le co-pilote pourra passer en place gauche pour devenir commandant de bord.
Pour être pilote militaire, il faut postuler avec des tests difficiles, pour intégrer l’école. On suit une formation en tronc commun sur petits avions, puis on propose aux militaires soit d’aller dans la chasse soit dans le transport ou de surveillance, et enfin pilote d’hélicoptère.
Pilote de chasse c’est une spécialisation sur Alphajet, et si tout se passe bien les pilotes partiront sur des avions de type mirage 2000 ou rafale, et pour l’aéronautique navale sur rafale qui ont une spécificité, les pilotes vont faire une partie de leur formation aux USA avec les pilotes de chasse américains.
Pour être pilote de l’armée, critères de la visite médicale plus élevés. Pour être pilote de ligne vous pouvez porter des lunettes (jusqu’à 7/10éme), alors que militaire de 10 à 12/10éme. Des tests psychotechniques et psychomoteurs que doivent réussir le candidat, qui sont éliminatoires. La mission n’est pas la même que dans le civil, on est avant tout militaire.
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Cette formation est gratuite ?
Il y a différentes possibilités. Pilote civil, 2 choix. La première est de passer par l’ENAC financé par l’Etat, la plupart des élèves rejoignent Air France, la sélection est très importante car beaucoup de candidats et peu de postes. Niveau prépa. Second choix c’est de passer par des écoles, comme la mienne Aéropyrénées, et elle est payante. Il faut financer les instructeurs, les avions, le matériel pédagogique. C’est de l’ordre de 80.000€ la totalité de la formation. C’est une somme importante qui couvre plus de 200 heures de vol + le simulateur. La formation est identique entre l’ENAC et les écoles privées.
Pour l’aspect pilote militaire c’est gratuit, puisqu’ils intègrent l’armée.
Quels sont les symboles sur vos épaules, à quoi correspondent-ils ?
Quand on rentre en compagnie on porte des galons. Quand les élèves sont qualifiés CPL 2 galons. Quand vous êtes co-pilote 3 barrettes, et commandant de bord 4 barrettes.
A l’école on adopte aussi ce système, instructeur 3 barrettes, et responsable 4 barrettes.
Dans l’armée c’est différent, c’est en fonction du grade.
Quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon pilote ?
Il faut avoir la motivation, une passion de l’aéronautique et de voler. Beaucoup de travail, la formation est difficile, se remettre en cause régulièrement. Des tests sont effectués tout au long de la carrière.
Il faut allier le savoir-faire, s’améliorer et apprendre, et bien sûr le savoir-être, une attitude, travailler en équipage. Quand on monte dans un avion, on ne connait pas forcément ses co-équipiers, il faut donc faire en sorte que le vol se passe bien. Synergie, cohésion, adaptation sont les maîtres mots. Travailler avec un uniforme, de la rigueur, de la disponibilité.
